Un terreau pour la République

La France s’enorgueillit d’être la patrie des droits de l’humain mais paradoxalement la diversité linguistique est beaucoup trop négligée. Hypocritement, on valorise la francophonie, le patrimoine mondial de l’UNESCO mais les langues régionales sont laissées pour compte dans un jacobinisme d’un autre âge. Il est temps aujourd’hui de reconsidérer cette posture qui confond unité nationale et uniformisation culturelle.
La Constitution française affirme pourtant que les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France.“Mais, en réalité tout est fait pour les marginaliser. À l’école, les programmes les réduisent au rang de curiosités optionnelles, non opérationnelles. Dans les médias, elles sont invisibilisées. Dans les institutions, elles sont au mieux tolérées, au pire, méprisées. Comment s' étonner alors que leur transmission soit en chute libre, génération après génération dans une sorte de honte apprise ?
N’oublions pas que ces langues ont une histoire parfois millénaire, des littératures étonnantes, foisonnantes, une grammaire rigoureuse. Alors qu’attend-on pour leur donner la place qu’elles méritent !! En les réhabilitant, nous serions fidèles à la devise républicaine en affirmant que Liberté, Égalité, Fraternité ne saurait rimer avec uniformité. Nous cesserions alors de confondre langue commune et langue unique. Si le XXe siècle a vu l’État les réprimer, le XXIᵉ siècle doit voir la République les reconnaitre. Il est encore temps de faire vivre les langues de France dans un projet collectif avec celles et ceux qui font de leur apprentissage une vocation, une voie d’accès à un parler, un savoir diversifié ancré dans nos territoires.
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