Ah ! Les notes !

La dégradation de la santé mentale des adolescents demeure préoccupante pour plusieurs raisons ; tout d’abord leur rapport au temps et la course aux résultats bouleverse leur environnement familial, ils évoluent d’autre part dans une instantanéité permanente saturée de mauvaises nouvelles : guerres, climat, dette qui les angoissent. Enfin, ils ont grandi depuis le berceau avec le smartphone qui rythme leurs nuits et leurs jours et le confinement qu’ils ont subi à un âge charnière de leur développement, deux phénomènes qui ont profondément modifié leur rapport à autrui.

L’emprise scolaire et l’univers numérique qui l’entoure (algorithmes et plateformes comme Pronote) transforment chaque note en source de stress car les parents eux aussi y ont accès et mettent la pression sur leurs enfants au point d’en décourager certain(e)s surtout, si à l’immédiateté de la note, s’ajoute la comparaison entre élèves. Au lycée, avec la réforme du bac, la pression commence dès la rentrée, avec le contrôle continu et la sélection effectuée au moyen d’algorithmes qui enferment nos ados dans une logique de performance qui dépasse la simple émulation entre pairs et qui peut affecter leurs liens amicaux et leur santé mentale.

Peut-être faudrait-il alors reconsidérer notre relation aux notes. Conçus jadis pour évaluer et guider, ces outils sont devenus au fil du temps des agents de stress.A l’école, la note doit valider des acquis et ne constitue par pour autant l’alpha et l’oméga de l’évaluation. A la maison, elle doit être un moyen d’accompagner l’apprentissage, de pointer les points faibles et ceux à améliorer. Pourquoi en classe ne pas pratiquer une double évaluation?: La première après la remise du travail, est accompagnée de conseils que l’élève est invité à suivre ; une seconde note est alors attribuée et c’est la moyenne des deux qui sera prise en compté.

Nous pouvons aussi donner à l’avance le sujet d’un devoir et en travailler la méthodologie en classe, Puis, les corrigés sont enlevés et les élèves “planchent” ensuite ; Au cours de l’année, le professeur donne de moins en moins d’indications mais est toujours là pour travailler le méthode.

Voilà quelques pistes de travail !! Évitons cette course aux chiffres que nous infligeons à nos enfants, elle ne reflète pas seulement une obsession pour leurs performances scolaires, elle traduit aussi le regard que nous portons sur eux Changeons de regard !! Offrons-leur tout simplement le temps et l’espace de vivre leur jeunesse et de se construire à l’abri de cette course effrénée qui ne peut que nuire à leur santé mentale.