Autour de soi

J’ai un jour demandé à des jeunes dont je m’occupais où ils, elles aimaient aller le week-end, les endroits où ils, elles se promènent. Un peu interloqué·e·s au début, ils, elles se lâchent : le restaurant de nouilles asiatiques, le parc à la lisière de la ville, la mosquée, l’école de danse, le centre culturel où ils peuvent se retrouver, le kebab, le stade, le cinéma. Théâtre, musée, librairie sont absents de leur liste. Cependant, qui à 15 ans pouvait dire qu’il, qu’elle fréquentait ces lieux culturels ? Bien peu de monde. A moins d’avoir eu des parents particulièrement motivés en ce domaine.A moins de repeindre son adolescence en rose. Ou d’avoir fait preuve d’une indépendance d’esprit peu commune.
Non, ils, elles ont cité les centres commerciaux, ces grandes surfaces qui portent des noms à la fois stupides et rutilants. Mais, au fond, qui, enfants comme adultes, les samedis et dimanches de ces quarante dernières années n’a pas traîné ses guêtres, ses envies de lèche-vitrines et son chariot dans une de ces zones commerciales qui colonisent désormais les imaginaires et les abords de nos villes moyennes ou grandes ?
Bref, ce sont des jeunes bien normaux, qui font avec le monde que nous leur donnons à vivre. Leur horizon est avant tout lié à l’histoire de leurs parents. Mais ils rêvent de lointains bien différents. La nostalgie de ce qu’ils, qu’elles vivent viendra beaucoup plus tard, peut-être.
J’ai réalisé alors combien leur territoire est très limité, ils traînent un peu après les cours et reviennent à la maison retrouver leur quartier général, leur antre : leur chambre, endroit secret, impénétrable, inviolable qui est à l’image de ce qu’ils, elles ont dans leur tête !! Normal, me direz-vous ce sont nos ados !!
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Quand nos adolescents nous taraudent !!
Avoir 14, 15, 16 ans c’est affronter une double crise, celle « classique » de cet âge se double de celle de notre monde chaotique ; Entre le « déjà plus » de l’enfance et le « pas encore"de l’adult...
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